HOMÉOPATHIE ET SURCHARGE PONDÉRALE
De toutes les périodes de la vie sexuelle et physiologique des femmes, la ménopause a toujours constitué un délicat carrefour pour une grande majorité d’entre elles.
L’allongement de la durée de vie a transformé la symbolique de la ménopause. Si après la guerre, une femme de 50 ans n’avait plus qu’une vingtaine d’années à vivre, une petite fille née en 2017, aura très probablement à 50 ans encore 50 ans à vivre.
Cependant, un certain nombre de patientes, imprégnées de leur histoire familiale sont très inquiètes quand elles arrivent dans cette période de leur vie et principalement pour ce qui nous intéresse, quant à l’évolution de leur courbe de poids.
Jusqu’à présent, lorsque le traitement hormonal substitutif (THS) était quasiment imposé aux femmes, confondre une femme avec son âge hormonal a été la règle. L’équation se résumait à œstrogènes = jeunesse.
Depuis que le THS est redevenu un traitement et non une « potion magique anti-vieillissement », il en va différemment. Si l’imprégnation hormonale a une incidence sur le vieillissement, toutes les femmes ne sont pas logées à la même enseigne.
En homéopathie surtout, l’approche individualisée du terrain prend sa place, la constitution et la diathèse ou mode réactionnel chronique (MRC) jouent un rôle fondamental.
LE TRAITEMENT HOMÉOPATHIQUE DE LA SURCHARGE PONDÉRALE AU COURS DE LA MÉNOPAUSE :
Certaines femmes ménopausées constatent qu’elles ont pris du poids. Cela se vérifie tant pour la ménopause physiologique que pour la ménopause artificielle (hystérectomie et / ou ovariectomie). Mais ce phénomène n’ est pas seulement un des symptômes de la ménopause et n’est pas irrémédiable. Le plus souvent, cette prise de poids, parfois importante, a débuté bien avant la ménopause souvent de manière très progressive. Mais, c’est lors des grands bouleversements hormonaux que l’on en prend pleinement conscience.
En moyenne, une femme prend 1 kg tous les 10 ans depuis l’âge de 20 ans et 1 kg par enfant, ce qui représente donc vers 50 ans en moyenne 5 à 6 kgs.
Il est certain qu’avec l’âge, les besoins caloriques tendent à diminuer, et ce dès la quarantaine. Si l’on n’y prend pas garde et que l’on ne réduit pas les apports, les kilos tendent à s’accumuler au fil des ans.
De plus, les « vrais » symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, irritabilité, trouble de la concentration, insomnie, fatigue…) et l’arrêt de la fertilité inquiètent et finissent par retentir sur le moral, amenant certaines femmes à trouver une compensation dans l’alimentation et surtout le grignotage.
Enfin, avec l’âge, elles ont tendance à diminuer l’intensité et la fréquence des activités physiques et sportives. Rien d’étonnant donc à ce que la balance finisse par pencher du mauvais côté.
En pratique, avant même la ménopause, il faudrait progressivement manger mieux et moins calorique et poursuivre une activité régulière voire l’augmenter.
De plus grâce à leurs hormones, les femmes ont une morphologie dite gynoïde, c’est-à-dire que les cellules graisseuses ont tendance à s’accumuler au niveau des jambes, des cuisses et des fesses.
Avec la ménopause, la silhouette se modifie et la répartition des graisses tend à devenir androïde avec pour localisation préférentielle le ventre.
Ce sont essentiellement tous ces changements visibles, avec en plus une peau qui devient plus sèche et plus fine, qui inquiètent les patientes et qui les amènent à consulter.
Les médicaments homéopathiques utilisés dans la surcharge pondérale de la ménopause appartiennent presque tous à la diathèse sycotique, car dans la plupart des cas, on peut dire que ménopause rime avec sycose.
Les 2 médicaments principaux sont :
THUYA et NATRUM SULFURICUM.
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THUYA OCCIDENTALIS : le grand remède fondamental de la sycose. Il s’agit d’une patiente qui présentera une histoire typique d’évolution chronique de pathologie avec affections ORL nombreuses, infiltration des tissus et présence de néo-formations tumorales souvent bénignes (condylomes, verrues).
La prise de poids de type gynoïde est d’installation progressive depuis plusieurs années, à la faveur de perturbations hormonales (grossesses, traitements hormonaux ou traitements par les corticoïdes).
Au niveau du visage, on peut retrouver une accentuation des plis naso-géniens, une peau de visage grasse et luisante, une raréfaction de la queue du sourcil, des varicosités des ailes du nez.
Au niveau des phanères on retrouve des ongles mous et cassants et une chute des cheveux.
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NATRUM SULFURICUM : les symptômes d’infiltration décrits avec THUYA se retrouvent nettement accentués avec une surcharge plutôt de type androïde (bas du ventre) et une cellulite douloureuse.
La rétention d’eau est nette avec un aspect bouffi du visage et des extrémités (mains et pieds), plus marquée le matin au réveil.
Il existe d’autres remèdes complémentaires aux 2 majeurs cités plus hauts :
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GRAPHITES : médicament indiqué chez les femmes qui, au moment de la ménopause, vont souvent présenter des symptômes d’hypothyroïdie, alors que la TSH est normale ou limite. Cette hypothyroïdie fruste est liée à la baisse des œstrogènes. L’aspect physique est assez caractéristique avec un aspect plutôt « masculin », mais une hypertrophie mammaire.
La peau est pâle et sèche avec une tendance aux dermatoses suintantes au niveau des plis. De plus, il y a chute des cheveux et des ongles cassants, épais et déformés.
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CALCAREA CARBONICA : l’indication se fait surtout sur le phototype carbonique et sur la diathèse psoro-sycotique.
La prise de poids s’est installée progressivement au cours de la vie de ces femmes qui n’ont jamais été minces et qui présentent une hypertrophie mammaire. L’obésité est sus et sous ombilicale.
La prise de poids est favorisée par un appétit conséquent et une préférence marquée pour les sucreries et le plus souvent par un manque d’activité physique.
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SULFUR : les antécédents psoriques avec alternance et succession de pathologies sur les muqueuses ORL et digestives sont présents chez ces femmes.
La silhouette est celle d’une femme pléthorique donc avec une masse musculaire conséquente et un surpoids associé à un appétit solide avec une préférence vers les sucreries et l’alcool et une recherche de repas conviviaux.
Dans la plupart des cas, il s’agit de femmes qui présentent des bouffées de chaleur marquées avec rougeur intense, assez invalidantes et perturbant leur sommeil. Une acné rosacée est souvent présente.
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ANTIMONIUM CRUDUM : le surpoids est nettement localisé dans la région épigastrique et surtout abdominale. Il est lié à des abus alimentaires réguliers concernant les graisses, le comportement alimentaire consistant souvent à « se remplir » pour combler à cette période de la vie un manque affectif.
La peau présente des éruptions suintantes et croûteuses et une hyper-kératose plantaire avec des ongles mous et cassants.
En conclusion de ce module concernant les « médecines naturelles » et le surpoids, nous pouvons dire que :
En premier lieu, la prescription homéopathique dont nous venons de parler, fait partie d’une prise en charge globale qui associe les conseils diététiques et d’hygiène de vie. Il n’existe bien entendu pas des médicaments qui empêchent le vieillissement, ni les médicaments qui fassent maigrir, ni de traitements « miracles ».
Il faut également bien se méfier et être très réservé vis-à-vis de tous les régimes alimentaires qui font florès et qui inondent à longueur de temps nos magazines et nos écrans publicitaires. Ce sont pour la plupart du temps des régimes dissociés, exclusifs, privatifs et restrictifs peu appétents qui une fois qu’on les arrête entraînent une reprise de poids plus accentuée et un retour presque obligatoire à la « case départ ».
En fait pour conclure (presque) définitivement, chaque patient(e) à traiter est un cas particulier et il faudra parfois multiplier les options thérapeutiques chirurgicales et naturelles qui s’offrent à nous.
Nous venons d’en évoquer 2, mais il ne faudrait pas oublier évidemment la crénothérapie (cures thermales répétées de 3 semaines sur 3 saisons minimales), la thalassothérapie, la balnéothérapie, les séances répétées d’acupuncture pratiquées par un médecin compétent et diplômé, et toutes les activités sportives aquatiques ou non qui formeront un ensemble harmonieux pour permettre une perte de poids conséquente et durable, en combinant plaisir et devoir.