L'HOMÉOPATHIE ET LES PATHOLOGIES BÉNIGNES DU SEIN

La pathologie du sein est dominée par le spectre du cancer. Heureusement, la plupart du temps, les pathologies et les motifs de consultations en matière sénologique concernent des pathologies bénignes : Mastoses, Mastodynies, Nodules divers, Galactorrhées, toutes ces pathologies sont du domaine de l'homéopathie en premier recours et la plupart du temps ce seul traitement suffit.

Le médicament homéopathique est sûr, non iatrogène (dépourvu d'effets secondaires), n'induit pas d'autres pathologies, ne camoufle pas ou ne décapite pas une pathologie plus grave.

1 – LA TRAUMATOLOGIE DU SEIN ET LES MASTODYNIES :

Le sein est une glande fragile et exposée. Les chocs et les accidents ne sont pas rares et on connaît la tendance des hématomes à laisser des calcifications cicatricielles qui pourront poser problème pour les dépistages futurs. Les sportives savent que l'exercice physique, bénéfique pour les seins comme pour tout l'organisme, est aussi pourvoyeur de chocs fréquents.

Deux médicaments sont utilisés de façon large en cas de traumatisme, à basse dilution (5 ou 7 CH), de façon systématique et fréquente, surtout si un hématome se forme. Il s'agit de : ARNICA MONTANA et BELLIS PERENNIS.

Les mastodynies sont des phénomènes de congestion qui se traduisent par une douleur, sans masse ou nodule palpables. Leur origine est capillaire et inflammatoire et elles sont influencées par la variation des flux hormonaux.

Le traitement classique fait souvent appel aux hormones, principalement les progestatifs, ce qui peut poser question, car certaines molécules semblent ne pas être innocentes dans la genèse de pathologies cancéreuses.

Six remèdes homéopathiques semblent être efficaces dans cette pathologie bénigne :

• BRYONIA : est le médicament principal de ces douleurs qui sont aggravées par le moindre mouvement et améliorées par l'immobilité du sein et la pression d'un soutien-gorge serré. Le sein est souvent dur et ferme du fait même de l'inflammation.

• FOLLICULINUM : intervient dans les mastodynies liées au cycle menstruel et correspond à une hyperœstrogénie relative. On donnera une dose en 15 CH les 7^es, 14^e et 21^e jours du cycle.

• LUTEINUM : ce remède complétera le précédent et sera utilisé en basse dilution (4 ou 5 CH) à raison de 5 granules par jour du 5^e au 25^e jour du cycle.

• APIS MELLIFICA : ce remède sera préféré ou associé à BRYONIA sur la notion d'œdème et d'amélioration par le froid.

• LAC CANINUM : (lait de chienne allaitante) : ce remède correspond à des mastodynies changeant de côté durant le même cycle, ce qui est toujours rassurant du point de vue du diagnostic. Comme BRYONIA ce remède est aggravé par les secousses et le moindre mouvement.

• PHYTOLACCA : ce remède se situe à la limite de la mastodynie simple, prémenstruelle, mais dont la douleur est intense et se propage au reste du corps. Il est aggravé en deuxième partie du cycle et durant la nuit. Il est davantage un médicament de lésions plus constituées et plus graves, comme les mastoses kystiques dont nous allons parler, les fibro-adénomes ou les abcès.

2 – LES MASTOSES FIBRO-KYSTIQUES BÉNIGNES DU SEIN :

Il s'agit de lésions plus constituées et organisées que les simples mastodynies. Dans ce cas, il existe une lésion anatomiquement décelable. Les mastoses sont très fréquentes et plus d'une femme sur deux en est atteinte dans une tranche d'âge allant de la trentaine à la ménopause. La cause principale est un déséquilibre entre œstrogènes et progestérone, entraînant une hyperœstrogénie relative, liée à une insuffisance en progestérone.

C'est la raison pour laquelle, les traitements classiques reposent sur la prise de progestérone, par voie générale ou en application locale.

Cette pathologie disparaît en général après la ménopause du fait de la moindre imprégnation hormonale globale. A une zone granuleuse et irrégulière, peut alors s'associer un véritable un véritable kyste ou au contraire une densification fibreuse.

Dans les médicaments homéopathiques actifs sur cette pathologie bénigne, nous retrouverons BRYONIA, APIS MELLIFICA, PHYTOLACCA (cités plus haut), BELLADONNA (médicament de congestion et de bouffées de chaleur), mais également :

• CONIUM MACULATUM : médicament de femmes d'âge assez avancé sans être ménopausées. Les seins sont pauvres voire flasques avec sensation de picotements. Les nodules sont petits et nombreux et plus douloureux juste avant les règles.

• CYCLAMEN : les mastoses s'inscrivent dans un contexte particulier chez des patientes migraineuses, avec souvent aménorrhée et galactorrhée. C'est la raison pour laquelle, ce remède sera très utile dans les mastoses liées au sevrage de la lactation.

• LILIUM TIGRINUM : on connaît ce médicament pour son profil hystérique avec excitation sexuelle. On pourra l'utiliser plus simplement et en dilution moyenne ou basse dans les douleurs du sein gauche ayant un caractère transfixiant jusqu'à l'omoplate.

• ARUM TRIPHYLLUM : les nodules se situent du côté gauche et sont très sensibles, dans un contexte général de congestion de la tête.

• SANGUINARIA : nodules avec douleurs lancinantes et piquantes de latéralité droite.

On utilisera également comme médicaments de fond de toutes ces pathologies bénignes : SEPIA, LYCOPODIUM et SILICEA (on se reportera dans les modules homéopathiques précédents à ces monographies).

Pour conclure, les pathologies bénignes du sein sont une occasion régulière de beaux succès homéopathiques, une fois écartées les pathologies plus lourdes par les investigations appropriées. Le sein est une glande qui réagit fortement aux moindres sollicitations et on parviendra le plus souvent à traiter toutes ces pathologies sans recourir aux traitements classiques, le plus souvent hormonaux et totalement inadaptés à ces situations.