SÉNESCENCE : HOMÉOPATHIE ET PRÉVENTION DES PROCESSUS DE VIEILLISSEMENT
3ème PARTIE : L'HOMME VIEILLISSANT, ANDROPAUSE ET HOMÉOPATHIE
L'andropause ? Ça n'existe pas ! Bien sûr, encore une idée de femme ! Mais si ; mais si... N'empêche que dès 30 ans, la virilité de l'homme « amorce sa descente vers le tarmac de la sénescence » où son appareil génito-urinaire deviendra de moins en moins génital, et de plus en plus urinaire !... Aussi sournoise et implacable que l'infiltration de KALIUM CARBONICUM !
LA RETRAITE SEXUELLE ANTICIPÉE DES CARBONIQUES :
L'andropause induit la « renégociation de ce qui est encore possible et le deuil de ce qui est perdu » : transaction avec la partenaire sexuelle dont le désir et le projet conjugal sont souvent déphasés. Le cerveau reste toujours le premier organe sexuel de l'homme, mais se ressent des outrages de l'âge : évanescence du désir et de la flamme séductrice. Néanmoins, le « retour de flamme explosive de libido », mal perçu par l'entourage (« le vieux dégoûtant ! ») évoque plus une régression au stade de satisfaction des besoins organiques qu'une authentique sexualité partagée.
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KALIUM CARBONICUM : fatigué au moindre effort physique, les prouesses sexuelles ne sont plus de son âge (il en sue à grosses gouttes ce « bœuf »!), pas plus que ses confrères carboniques, dont on connaît la puberté tardive et la lenteur : ils n'ont jamais été des Casanova, et l'heure de l'andropause sonne la retraite sexuelle anticipée. Seul CALCAREA CARBONICA garde encore le désir ardent, mais aussi la peur de ne pas y arriver : aussi l'érection abdique-t-elle souvent avant l'éjaculation !
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BARYTA CARBONICA : le stade ultime de la dégradation carbonique ; le « gros aux petites choses » ajoute le désintérêt pour « la chose » au déclin physiologique : sclérose circulatoire, testicules et prostate... et les poches vides des bourses ! Lenteur de réaction, visage terne et atone, il a perdu le « sel de la vie » !
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GRAPHITES : indolent, amorphe, dont l'inertie agaçait ses profs, impuissant et sans désir. Pas de sa faute : hypoendocrinien, hyposurrénalien et comme BARYTA CARBONICA, soulagé de se retirer dans sa dépendance (famille, maison de retraite). Le désir sexuel est oublié. Il comble l'insatisfaction libidinale en goinfrerie de sucre.
Nous allons maintenant aborder une catégorie psychosexuelle à polychreste très connu, que nous appellerons les « MMS » (matin – midi – soir) de la dernière heure, vieux taureaux retirés des « affaires » qui ont tant abusé et qui non plus que la prétention de leur puissance passée :
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SULFUR : amateur de belles femmes qu'il s'approprie sans gène, vantard de ses prouesses (je l'ai culbuté sur le bureau) ! encore bien imbu de lui-même (alors, heureuse?), devenu impuissant. L'organisme fatigué de tous ces excès, la sclérose installée, ferme le clapet de toutes ses prétentions sexuelles, avant de sombrer dans la misanthropie aigrie et querelleuse. SULFUR a usé et abusé de son capital santé : excès sexuels, stimulants, alcool jusqu'au déclin viril.
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NUX VOMICA : du SULFUR triomphant n'en garde que le souvenir. Aussi amateur des plus belles femmes, mais à défaut, ce manager-né se contentait de la femme de ménage après les heures de travail : « aimer c'est baiser », la quantité plus que la qualité ! L'insatiable libido fait le deuil des performances, confrontée aux limites qu'il n'a jamais su admettre. Contraint au régime sec, la continence forcée n'adoucit ni son humeur, ni son caractère violent et machiste.
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AURUM : au passé triomphant de conquêtes féminines du temps de sa splendeur, le génital atteint de sclérose artérielle sombre dans la dépression mélancolique où la mort du désir se fond dans le désir de mourir.
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LYCOPODIUM : il est issu de SULFUR, mais n'en est plus que l'ombre. Champion de l'éjaculation précoce par hâte de se prouver capable, lui qui n'a jamais fait confiance en ce corps qui l'a toujours trahi, incapable de se fondre dans l'émotion et le corps de l'autre par sentiment de perdre le contrôle de lui-même et d'être englouti (« fantasme du vagin denté »), il devient très tôt impuissant, vieux et scléreux avant l'âge.
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PSORINUM : sujet âgé, sale, négligé, qui ne se lave plus, las d'éliminer juste pour le principe, n'attend plus rien de la vie et encore moins de la sexualité. Anhédoniste jusqu'à la répulsion et le dégoût du coït. Ne reste plus que le plaisir de « bouffer » et de se coucher.
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SEPIA : n'attend pas d'avantage de la vie que PSORINUM. Indifférent à tout, tout pendouille. L'insatisfaction le rappelle en angoisse existentielle.
Pour tous ces carboniques asthéniques, poussifs et scléreux les « M - M - S » restent à tout jamais leurs meilleurs souvenirs.
« Plus dure sera la chute ! ».
LES PHOSPHORIQUES :
Jadis jeunes premiers, Casanova charmeurs, éternels amoureux, prompts aux aventures, plus romantiques que sexuels, disposant de peu de réserve d'énergie, ils n'en disposent plus assez à l'andropause pour satisfaire les énormes dépenses du coït. Chez ces sujets âgés, on constate d'avantage une anéjaculation plutôt qu'une absence d'érection, comme pour économiser le précieux liquide organique. Le feu s'éteint mais les braises sont encore chaudes. Le désir ardent couve toujours, plus insatisfait que jamais, et les rêves érotico-sexuels et quelques éjaculations nocturnes achèvent de lessiver le patient.
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KALIUM PHOSPHORICUM et PHOSPHORICUM ACIDUM : les deux ont en commun des sueurs profuses, de la diarrhée et des chagrins affectifs. Le premier reste prostré de longues heures après un rapport sexuel souvent frustrant, le second éjacule sans érection.
Tous les autres remèdes relatifs à la constitution phosphorique (AGARICUS, CUPRUM, MANGANUM, SELENIUM, SILICEA, et ZINCUM...) ont tous en commun d'avoir été des grands nerveux épuisés par une agitation psychomotrice avec spasmes, coliques, crampes, voire convulsions, sont encore d'avantage exténués et n'aspirent qu'à se coucher... Pour dormir !
LE SEXE A L'ÂGE DE SES ARTÈRES MAIS PLUS DE SES PRÉTENTIONS :
Les affections rhumatismales et cardiovasculaires des personnes âgées jouent un rôle inhibiteur dans la poursuite d'une activité sexuelle, même médiocre.
Le diabétique, l'alcoolique, le tabagique, l'hypercholestérolémique peuvent à court terme faire une croix définitive sur une quelconque prétention dans le domaine de la sexualité profonde, et refoule ses désirs dans des rêves érotiques et dans un échappement de sperme sans érection.
L'exemple caractéristique se retrouve chez :
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AGARICUS : contractures douloureuses lombo-sacrées, rhumatismes avec douleurs irradiant dans les deux membres inférieurs avec engourdissement, dérobement du genou.
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COBALTUM : il offre la même pathogénésie qu'AGARICUS avec en plus le syndrome du canal lombaire étroit. Ces deux remèdes, lorsque les patients sont en activité sexuelle, n'apprécient pas du tout, « la position du missionnaire » que le coït exténue jusqu'à endolorir les reins. Comme tous leurs compatriotes phosphoriques, leur désir ardent insatisfait trouve son exutoire en rêves très érotiques, et en libération de sperme sans érection.
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CALADIUM : désir ardent et prurit voluptueux notamment du sexe, contrariés par la faible érection due à la sclérose artérielle tabagique. Néanmoins les draps sont abondement souillés de sperme nocturne.
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SECALE CORNUTUM : sujet présentant une artérite des membres inférieurs qui sont lourds et glacés, avec de la claudication intermittente et des troubles cutanés atteignant la sphère génitale. Se masturbe beaucoup par frustration.
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PLUMBUM : L'impuissance sexuelle au paroxysme de la sclérose artérielle.
DES VIEILLARDS DÉCLINANTS ENCORE PLUS PRÉOCCUPANTS :
La vieillesse est un naufrage, dans le domaine sexuel c'est souvent « le Titanic ! ». Trois remèdes principaux illustrent cette information :
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CAUSTICUM : l'arthroneurologique d'une vieillesse souffreteuse, nostalgique d'un passé pas si lointain ou « il pouvait encore ! », encore que sa faiblesse neurologique, en particulier urogénitale, de l'énurésie de l'enfance à l'incontinence du vieillard le rendent précocement impuissant. Ni plaisir, ni désir, fulminant et vitupérant contre ces jeunes inconscients de leur chance d'être encore en bonne santé sexuelle et de pouvoir à loisir culbuter leur partenaire !
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ALUMINA : vieillissant neurologique qui a perdu le contrôle de ses organes, dont « il doit attendre le bon vouloir » et le déclic de fonctionnement neurologique, de la vessie et du rectum pour s'exonérer, et le « déclic éjaculatoire » pour se lâcher un peu... Mais comme ce n'est pas vital, il peut attendre longtemps ! Ô que le temps paraît éternel à ALUMINA, un champion du monde de l'éjaculation tardive, si elle encore possible !
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CONIUM MACULATUM : le flétri, totalement résigné. Bien neurologique lui aussi, avec ses vertiges rotatoires, ses douleurs et paralysies ascendantes, ses spasmes et tremblements, ses paralysies de fonctions du pharynx, de la vessie, de l'œsophage. Mais c'est surtout un prostatique au jet urinaire en zigzag... Sûr qu'il ne tient pas la route bien droite ! Avec une érection fugace qui s'évanouit avant le coït, une impuissance érectile précoce, mais une éjaculation possible sur verge molle. Comme si la continence sexuelle forcée et subie avait désamorcé le ressort de l'érection ! Il rejoint AGNUS CASTUS dans l'effacement du plaisir de vivre et se désagrège dans le repli mental et relationnel desséchants, avec ralentissement psychomoteur et mental séniles et précoces. A l'instar de SEPIA, il n'attend et ne demande plus rien de la vie !
Ces troubles sexuels de l'andropause et de la sénescence ne nous sont pas familiers : cela tient au fatalisme et à la pudeur de nos patients à les évoquer. Que l'on caresse toutes les possibilités de solutions et alors, s'ouvrent les confidences ! Très souvent, nous devinons, sous les travers neurologiques d'un CAUSTICUM, d'un ALUMINA, ou d'un CONIUM le similimum qui nous aidera toujours à ménager cette transition douloureuse et extraire de l'évanescence du plaisir, alors que, bien souvent le désir reste toujours ardent !