LA DOULEUR HÉPATO-VÉSICULAIRE EN HOMÉOPATHIE

Dans l'étude du traitement des douleurs de l'hypocondre droit, nous distinguerons :

• Les douleurs d'origine vésiculaire, organe creux.

• Les douleurs d'origine hépatique, organe plein.

Certes, la plupart des remèdes hépato-digestifs agissent sur le foie et sur la vésicule biliaire ; mais pour la clarté de notre exposé, la distinction s'avère nécessaire.

LA DOULEUR EST VÉSICULAIRE :

Elle est vive, pointue, élançante, parfois très handicapante. Il faudra toujours vérifier la vésicule douloureuse par échographie abdominale.

La présence de calculs ne contre-indique pas le traitement homéopathique, bien au contraire et ne conduit pas fatalement à l'intervention chirurgicale d'ablation de la vésicule. Dans ces cas de lithiases très fréquents, il s'agit d'obtenir la disparition des douleurs et la non-migration des calculs, en tenant compte du risque d'enclavement.

Le traitement homéopathique n'aboutit pas, sauf exception, à l'expulsion des calculs constitués, mais en nettoyant la vésicule de ses « boues », il retarde leur croissance, empêche l'apparition de nouveaux calculs et surtout permet de conserver un organe dont l'importance physiologique est grande.

DOULEURS AIGUËS :

C'est la crise de colique hépatique, pouvant déboucher sur une cholécystite aiguë par blocage d'un calcul dans le canal cystique.

Si la douleur reste bien localisée à l'hypocondre droit sans irradier, on utilisera alternativement les remèdes suivants en basse dilution, plusieurs fois par jour : BERBERIS / BRYONIA / COLOCYNTHIS.

Pour des douleurs de l’hypocondre droit, avec irradiation au creux de l'estomac et du ventre (la barre sur l'estomac) : prendre en alternance toutes les deux heures, 5 à 6 granules des composés suivants en basse dilution : BELLADONNA / RICINUS / CALCAREA CARBONICA / PODOPHYLLUM.

DOULEURS CHRONIQUES :

C'est l'immense domaine des dyskinésie biliaires. La douleur domine par hyper-contractibilité vésiculaire avec, au moindre écart alimentaire, des flatulences abdominales et des pesanteurs gastriques.

On associera remèdes d'action ponctuelle en alternance toutes les heures (LEPTANDRA / MERCURIUS DULCIS) à des remèdes de fond comme par exemple NUX VOMICA en 9 ou 12 CH et/ou SULFUR 9 CH. La pathogénésie de ces remèdes nous est déjà bien connue.

Si, par contre la douleur existe mais est reléguée au deuxième plan et que dominent les flatulences et les pesanteurs, la vésicule se contracte beaucoup moins ; elle est dite hypo-kinétique ou YIN (contrairement au paragraphe précédent où la vésicule est dite YANG).

Les remèdes utilisés seront alors : CHINA / CHELIDONIUM, en alternance toutes les heures, en basse dilution, en remèdes d'action ponctuelle.

Les remèdes de fond seront SULFUR / SEPIA et LYCOPODIUM dont la pathogénésie est bien connue.

LA DOULEUR EST D'ORIGINE HÉPATIQUE :

Elle est sourde, pesante, permanente ou apparaissant à l'occasion d'un excès alimentaire.

Cliniquement, nous avons affaire à un gros foie douloureux qui déborde du rebord costal. Il faudra toujours vérifier, avant tout traitement, par une échographie abdominale, le volume du foie et, si possible, celui du pancréas.

Les traitements homéopathiques sont des traitements prolongés, faisant appel essentiellement à des remèdes de fond, ou de terrain.

Nous distinguerons ainsi :

• LE FOIE SEPIA : foie apparaissant gros parce que ptosé (affaissé), ce que révélera d'ailleurs l'échographie. Le patient ne peut se coucher sur le côté gauche, et est amélioré couché sur le côté droit.

  L'explication physiologique du phénomène est simple. En effet, la distension ligamentaire en rapport avec la ptose généralisée de SEPIA, provoque des sensations de tiraillements douloureux quand le malade se couche sur le côté opposé au foie. En revanche, la douleur disparaît lorsqu'il se couche sur le flan droit.

• FOIE NATRUM SULF : le tableau des signes digestifs est le suivant : langue avec enduit épais, verdâtre ; diarrhées tout de suite après le petit déjeuner, bruyantes, expulsées avec force et moult gaz.

  On trouve un gros foie douloureux avec des douleurs piquantes et le patient voit son état s'améliorer en étant couché sur le côté gauche.

• FOIE MERCURIUS : langue épaisse avec enduit jaunâtre, gardant l'empreinte des dents ; salivation excessive avec goût métallique dans la bouche ; diarrhées liquides verdâtres avec sensation de ne pas avoir vidé son intestin ou au contraire constipation avec besoin inefficace d'aller à la selle et évacuation incomplète. Le foie est gros, douloureux et le patient est aggravé en étant couché sur le côté droit.

• FOIE LYCOPODIUM : le foie est sensible et douloureux. On note une pesanteur dans l'hypocondre droit et le patient ne peut se coucher sur le côté droit.

• FOIE PHOSPHORUS : c'est un remarquable remède des hépatites. Le patient présente un gros foie douloureux et ses symptômes sont aggravés en étant couché sur le côté droit. Il a une faim vorace et mange souvent la nuit.

L'APPORT DES BIOTHÉRAPIES :

Les 3 grandes catégories de médicaments biothérapiques vont nous aider à :

DRAINER LE FOIE ET LES VOIES BILIAIRES ET RÉGULER

LA MOTRICITÉ DE LA VÉSICULE

Il s'agit tout d'abord des Bourgeons de plantes utilisés à une dilution proche de celle de la teinture mère (souvent en 4D) : ROMARIN / RADIS NOIR / PISSENLIT / ARTICHAUT.

Ces plantes sont prescrites à raison de 50 à 75 gouttes quotidiennes dans un grand verre d'eau.

On utilisera également la lithothérapie déchélatrice (roches minérales) telles que : LAZULITE D8 pour son action précise sur le foie et JASPE VERT D8 pour son action sur la vésicule, à raison d'une ampoule perlinguale de chaque, en alternance 1 jour sur 2.

Pour réguler la motricité de la vésicule, on utilisera l'organothérapie diluée et dynamisée avec principalement :

VESICULE BILIAIRE 9 CH, 1 suppositoire 1 soir sur 2 en cas de vésicule hypertonique ou

VESICULE BILIAIRE 4 CH, 1 suppositoire 1 soir sur 2 en cas de vésicule atonique, en cure de 2 à 3 mois.