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LA CONSULTATION HOMÉOPATHIQUE EN RHUMATOLOGIE

Face à une infection rhumatismale, le médecin homéopathe bâtira sa première consultation, d'une durée d'une heure environ, sur plusieurs niveaux :

  • L'affinité pharmacologique du remède homéopathique selon la localisation de l'affection (muscles, tendons, os, synoviale...).

  • Le symptôme douleur et sa réalité plus ou moins grande.

  • La barométrie, c'est à dire l'amélioration ou l'aggravation des symptômes en fonction des saisons, du climat, de la teneur en eau de l'atmosphère...

  • L'appréciation du bâti osseux, c'est à dire la constitution du patient (carbonique, phosphorique, fluorique, silicique...).

  • La recherche du remède de fond de la personne, c'est à dire son BIOTYPE.

  • La façon de réagir du patient par rapport aux affections environnantes, c'est à dire sa diathèse (psore, sycose, tuberculinisme...).

  • La recherche de l'avenir du patient par la détermination des suites logiques du remède dans sa propre évolution.

LES AFFINITÉS PHARMACOLOGIQUES :

C'est la connaissance au premier degré de l'organe cible, notoirement incomplète pour une bonne pratique de l'homéopathie. Cette connaissance est néanmoins nécessaire.

Les affinités musculaires concernent un certain nombre de remèdes homéopathiques très importants. Les avis sont partagés sur l'origine réellement musculaire de certaines douleurs, les regards se portant davantage sur les origines articulaires ou ligamentaires et le muscle, dans les lombalgies par exemple, serait "la victime secondaire" au cours des lésions discales. Les principaux remèdes homéopathiques à affinités musculaires sont :

  • ARNICA : c'est le premier remède de traumatologie et son domaine musculaire est considérable. Il s'étend à tous les muscles striés (membres, cœur, utérus), mais aussi aux muscles lisses (vessie). C'est la classique douleur de courbature, "comme si on avait été battu". La tendance hémorragique de ce remède fragilise les capillaires. En haute dilution c'est le remède des blessures morales, "des bleus de l'âme". De manière empirique, on observe que le patient ARNICA se plaint de douleurs musculaires comme si il avait dormi de nombreuses nuits sur une planche dure.

  • EUPATORIUM : la courbature musculaire s'accompagne de brisure au niveau osseux, de frissons considérables et des douleurs des globes oculaires. Ce remède est complété par SARCOLACTIC ACID dans les myalgies postgrippales .

  • DULCAMARA : présente des contractures à partir des rafraîchissements brusques de température, à note humide.

  • CUPRUM : c'est la remède par excellence du spasme et de la contracture musculaire.

  • CAUSTICUM et GUAIACUM : concernent les sujets âgés, à raideur douloureuse aggravée en flexion.

D'autres remèdes vont avoir des affinités tendineuses. Le tendon, constitué de lames de collagène mal vascularisées, va être le siège d'inflammations, de ruptures ou de nécroses. Les remèdes concernés seront :

  • PHYTOLACCA : (tendon d’Achille et tendon du long biceps).

  • RHODODENDRON : ce remède présente des épisodes douloureux nettement aggravés par l'humidité ou les orages, dans un contexte d'hyperuricémie (goutte).

  • RHUS TOX : remède de vieillissement, de raccourcissement tendineux, amélioré par le mouvement lent.

  • RUTA GRAVEOLENS : présente une sensation de meurtrissure des zones musculaires à proximité de l'os, zone particulièrement riche en récepteurs de la douleur. Le malade se plaindra de ses cuisses, de ses vertèbres lombaires et souvent on notera un tassement habituel au niveau L5-S1.

Sans prétendre à l'équipement anti-inflammatoire de l'allopathie (médecine classique), celui-là même qui semble lui conférer une supériorité thérapeutique (au premier degré seulement), l'homéopathie dispose de quelques précieuses molécules anti-inflammatoires, à action rapide, mais plus profondes dans le temps :

  • APIS MELLIFICA (l'abeille) : authentique remède de la fluxion inflammatoire. La piqûre provoque un œdème franc, rosé et translucide avec empâtement conjonctif et exsudat des cavités séreuses. Ce remède fondamental est caractéristique de la lésion inflammatoire à synoviale rouge, aux tissus péri-articulaires rapidement infiltrés d'œdèmes et son corollaire l'hydarthrose.

  • BRYONIA (la grande bryone) : avec ce remède majeur, l'impotence articulaire est totale, imposant aux patients la recherche et la nécessité du repos absolu. La douleur est aggravée par le moindre toucher ou mouvement, mais améliorée par la pression large et forte d'une bande serrée ou plâtrée. Là aussi, comme avec APIS, nous assistons à une sécheresse des muqueuses et un exsudat des séreuses.

  • PULSATILLA (anémone) : c'est un grand polychrestre, à visée articulaire, subaigu et erratique. L'articulation présente un aspect congestif, violacé, avec cette pesanteur aggravée par la stase veineuse qui fait déborder lors d'une chaleur très forte, le périmètre des membres atteints. C'est un remède de stase congestive et inflammatoire à composante veineuse.

Nous citerons pour terminer deux remèdes anti-inflammatoires de moindre importance que sont SABINA et LEDUM PALUSTRE, tous deux utilisés dans la maladie goutteuse, plus spécialement dans les parties inférieures du corps avec la peau rouge pivoine, chaude, tendue et luisante, à exacerbation vespérale et nocturne.

LA RÉALITÉ DU SYMPTÔME DOULEUR ET LES MODALITÉS BAROMÉTRIQUES DU TRAITEMENT HOMÉOPATHIQUE :

En rhumatologie, quelle que soit la nature de l'affection en cause, c'est autour de la douleur que s'établit le dialogue médecin/malade. Le rhumatisant qui consulte est avant tout un sujet qui souffre.

La douleur oriente vers la cause, le rythme, la localisation corporelle ou l'évolution. Le praticien devra établir son diagnostic entre douleur inflammatoire et douleur mécanique :

  • Les douleurs inflammatoires sont accentuées au repos, entraînent une raideur matinale, un déverrouillage impressionnant, avec ankylose, tuméfaction articulaire, souffrance nocturne et souvent augmentation de la température locale.

  • Les douleurs mécaniques de l'arthrose sont essentiellement diurnes, s'aggravent à l'effort imposé ou au mouvement excessif. Elles entraînent une limitation des mouvements, des déformations articulaires et des lésions radiologiques caractéristiques (ostéophytes, bec de perroquet...).

La douleur, en médecine de terrain, est la propriété spécifique du patient. Parfois le malade crie son remède (douleur intolérable de ACONIT, avec agitation, angoisse, appel instantané à minuit du SAMU Médical, car cette douleur a laissé exploser une peur indicible et latente de la mort).

Parfois, elle impose l'interprétation des nuances subjectives qui marquent l'expression du patient. Elle est liée à une essence humaine, personnalisée. Elle est enfin liée au mystère de la chronobiologie et de l'environnement météorologique. On découvre alors les rythmes circadiens, ces horloges du temps, liés à nos cellules qui nous rendent plus douloureux, plus angoissé, plus déprimé à certaines heures du jour et moins à d'autres.

La vie se traduit par une physiologie de l'adaptation et les influences autour de l'homme sont nombreuses (atmosphérique, tellurique, lunaire, solaire, ionisation positive de l'air).

On connaît l'influence du temps sur la genèse des maladies depuis les brouillards mortels jusqu'au passage des fronts chauds. Les vents chauds et secs entraînent l'oppression des cardiaques, entretiennent l'agitation des nerveux ; les idées délirantes, les poussées d'hyperthyroïdie sont plus fréquentes au printemps, au mois de mai. Les suicides, surtout sur la voie ferrée, arrivent statistiquement le lundi après un week-end de désolation ; les perturbations de la coagulation sanguine sont plus marquées en hiver.

Des troubles cardiaques, des extrasystoles s'induisent parallèlement aux perturbations téléphoniques lors des modifications du magnétisme terrestre par les tourbillons des tâches solaires ; les magnétiseurs connaissent bien tout cela !

C'est au niveau des rhumatismes que l'influence barométrique est la plus grande. Les chutes brusques de température, les vents violents, l'arrivée des masses d'air polaire, l'humidité, l'état électrique de l'air sont des facteurs déterminants des douleurs en aggravation.

Chaque remède homéopathique a montré expérimentalement des heures d'aggravation que l'on confronte aux horaires de souffrance du patient :

  • A 10 heures : NATRUM MUR.

  • Au réveil et à 21 heures : BRYONIA.

  • Au crépuscule : CAUSTICUM.

  • A 1 heure du matin : ARSENICUM ALBUM.

  • A 3 heures du matin : KALIUM CARBONICUM, à l'heure de la chute du potassium et aussi du taux le plus bas des corticoïdes anti-inflammatoires et donc lorsque la douleur est maximale.

C'est en hiver que les aggravations sont les plus franches pour : PSORINUM, NUX VOMICA, ARSENICUM ALBUM, AURUM et CAUSTICUM.

Le printemps verra l'aggravation de CALCAREA PHOSPHORICA, NATRUM SULF, LYCOPODIUM.

L'automne, comme toute saison humide, verra l'aggravation à la chute des feuilles de DULCAMARA, RHUS TOX, COLCHICUM et surtout CALCAREA CARBONICA (toujours en mal de réchauffement de ses extrémités).

RHODENDRON partage avec RANONCULUS BULBOSUS et RHUS TOX, les aggravations régulièrement évoquées par les patients au changement du temps.

L'amélioration par le repos exclusif est l'apanage des rhumatismes inflammatoires goutteux ou très douloureux comme BRYONIA, COLCHICUM, COLOCYNTHIS.

L'amélioration par le mouvement, au contraire, touche les grands représentants de l'arthrose dégénérative comme RHUS TOX, RUTA, DULCAMARA, KALI IOD.

Parfois, l'intensité douloureuse peut donner la priorité à tous les autres signes cliniques. La relation singulière avec la douleur est mal assumée par les angoissés (ACONIT, CACTUS ou ARSENICUM ALBUM) ; les hyperactifs intoxiqués de la vie moderne ont des contractures musculaires de vigilance et ne supportent plus du tout la douleur, surtout après l'abus de café : COLOCYNTHIS, CHAMOMILLA, COFFEA, NUX VOMICA.

En conclusion de ce paragraphe sur la douleur, nous pouvons dire que la réactivité à la sensation douloureuse dessine pour l'homéopathie une précieuse observation de la dynamique humaine en renseignant sur les seuils personnalisés de la sensibilité humaine.

Elle est la première esquisse d'une cinétique vivante. Elle n'est pas le reflet d'une discipline assise, statique, de prescription lourde, exclusivement destinée à effacer les plaintes.

L'APPRÉCIATION DU BATI OSSEUX ET LES CONSTITUTIONS :

(On se reportera également au premier module homéopathique de mars 2014 traitant des 3 types de constitutions).

La constitution est l'étude du bâti morphologique des caractères fixes qui accompagnent un individu depuis sa naissance ; c'est le tissu de base sur lequel s'inscriront les écritures du vivant (évolution, diathèse ou terrain).

Rappelons qu'il existe 3 types de constitutions : CARBONIQUE, PHOSPHORIQUE, FLUORIQUE.

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Ces 3 types de constitutions principaux (il en existent 2 autres mineurs : SULFURIQUE et SILICIQUE) servent de base, de socle, de ciment à l'élaboration et à la rédaction de l'ordonnance homéopathique en rhumatologie.

LA MÉDECINE DE TERRAIN ; LES DIATHÈSES ET L'AVENIR DU PATIENT RHUMATISANT :

L'allopathie (médecine classique) est plus à l'aise devant une lésion anatomique ou radiologique que dans l'appréciation du parcours évolutif d'une arthrose. Une articulation est-elle usée, vieillissante ou arthrosique et dans ce cas, quand commence le vieillissement et pourquoi est-il inégalement réparti entre les êtres humains ? Le côté descriptif et analytique en médecine classique l'emporte toujours sur la notion de synthèse, point privilégié de l'approche homéopathique.

La cause du vieillissement du squelette, inéluctable, est obscure, d'autant plus qu'on ignore le processus lui même qui le crée. On évoque discrètement l'hérédité, les lieux géographiques, les conditions professionnelles et les facteurs atmosphériques.

Chez la femme, à la ménopause, les facteurs endocriniens apparaissent sous forme de carences hormonales où le processus catabolique l'emporte sur l'anabolisme, engendrant de manière inéluctable l'ostéoporose (voir module Santé Publique janvier ou février 2017). Les facteurs nerveux sont évoqués et le débat se clôt provisoirement autour de la surcharge pondérale, des terrains prédisposés ou des lignées familiales.

L'homéopathie est fidèle à la notion de diathèse et de terrain, à l'approche et au lien entre les différents événements morbides qui se superposent dans la vie du malade. La diathèse concerne des localisations anatomiques différentes, une façon différente pour chaque patient de réagir par rapport à la maladie et donc des manifestations cliniques également différentes. Ces manifestations sont dues à l'hérédité et à l'acquisition pathologique du malade au cours de sa vie par des événements extérieurs mais surtout par des erreurs alimentaires, nutritionnelles et comportementales.

Nous avons évoqué dans notre premier module homéopathique du mois de mars 2014, les différentes diathèses rencontrées et exposées par la suite dans tous nos modules. En rhumatologie, la diathèse principale essentiellement fonctionnelle, résultant d'une auto-intoxication dans un ensemble énergétique marqué par l'anxiété mentale compensée par des manifestations périphériques, est la PSORE. Le biotype principal est évidemment SULFUR : sujet actif et généreux, bedonnant et voluptueux, sanguin et coléreux, pléthorique et allergique, sujet à toutes les allergies et maladies métaboliques. SULFUR n'aime pas se tenir debout lors d'une lombalgie, le mouvement l'améliore, le repos l'accable et souvent il marche courbé en se levant. Au fil des années les petites articulations des mains et des doigts vont s'hypertrophier et les extrémités devenir noueuses, parallèlement à un dos enraidi.

On dit que tout psorique vieillissant, affecté dans son dynamisme réactionnel, s'achemine vers la SYCOSE : Le corps s'est épaissi, la peau devient moite et douloureuse, une cellulite de longue durée s'installe, gagnant progressivement tous les tissus, gonflant les doigts sous la bague. L'eau gagne sournoisement le milieu extracellulaire, la rétention domine et la réactivité générale décline. Se surajoute à tout ce tableau, un état dépressif réactionnel, tapissé d'idées fixes ou avec retour sur soi et inquiétude pesante sur tous les événements de la vie. Le vieillissement corporel, psychique et articulaire est en place.

Sur le plan rhumatismal, la raideur est plus marquée et la chronicité est de règle. L'aggravation par le repos, l'humidité et lors des premiers mouvements du matin, l'amélioration par le mouvement lent définissent ce rhumatisme de stase aggravé par le décubitus nocturne (position allongée la nuit). La peau se modifie, elle devient moite et perd de son élasticité ; des excroissances se mettent en place et s'étendent à l'ensemble du corps (verrues, condylomes, carcinomes). L'infiltration humide du corps s'exprime par une difficulté respiratoire tenace, influencée lourdement par la barométrie, avec des sueurs localisées ou généralisées perçues par le malade lui même.

En médecine classique on infiltre régulièrement les articulations par de la cortisone, alors que la perturbation endocrinienne est souvent majorée d'insuffisance rénale importante, ce qui est contre-productif.

L'atteinte rhumatismale sycotique concernera toujours les grosses articulations lombaire, coxo-fémorale, genoux, chevilles avec les signes généraux déjà vus : obésité, cellulite, peau grasse, verrues, leucorrhées, catarrhe respiratoire.

Les 3 remèdes principaux de fond de la sycose sont :

  • NATRUM SULF : c'est le temple de la sycose, en doses espacées 9CH, c'est le remède central de cette diathèse.

  • THUYA : c'est un NATRUM SULF un peu atténué dans sa raideur, mais plus sujet aux verrues et condylomes.

  • MEDORRHINUM : c'est le plus puissant antalgique des névralgies sciatiques chroniques avec agitation des pieds qui paraissent brûlants au lit comme avec SULFUR. Cette agitation gagne toujours le plan mental : sujet fébrile, perdant la mémoire surtout des faits récents, ayant toujours, comme ARGENTUM NITRICUM, la sensation du temps qui passe trop vite par rapport à la multitude des occupations à effectuer, avec un regard toujours tourné vers l'avenir avant même d'avoir commencé son activité présente.

La dernière diathèse rencontrée en rhumatologie est la luèse, qui s'appuie sur le bâti fluorique.

Sur le plan physique, on retrouvera l'atteinte des tissus élastiques, les érosions puis les déformations aberrantes du périoste et de l'épiphyse. Ce tableau s'accompagne d'un psychisme cyclothymique, avec crainte de la nuit, insomnies rebelles, humeur paradoxale et une curieuse amélioration en montagne, avec une aggravation marquée au bord de la mer surtout lors des grandes marées.

Les principaux remèdes de la luèse sont : CALCAREA FLUORICA (le chef de file), PHYTOLACCA, MERCURIUS SOLUBILIS, AURUM METALLICUM, FLUORIC ACID...

CONCLUSION :

La règle de la prescription homéopathique, en rhumatologie comme dans autre domaine, est d'épauler la réaction humaine défaillante par le remède infinitésimal qui agit de manière subtile et délicate par induction qualitative et non par action pondérale, comme dans la médecine classique.

Une véritable défense dans le temps et dans l'espace implique une "collaboration médicamenteuse" par le jeu du drainage de remèdes fonctionnels (3 signes locaux ou généraux sont nécessaires), de remèdes complémentaires authentiques, qui complètent le parcours des remèdes à courte durée d'action. Nous n'oublierons pas le drainage phytothérapique (voir module octobre), l'organothérapie diluée et dynamisée ainsi que la lithothérapie déchélatrice (roches à la dilution D8).

L'ordonnance homéopathique en rhumatologie n'est jamais une prescription stéréotypée d'invariables anti-inflammatoires : elle offre la diversité, la recherche, l'individualisation et l'interrogation devant ses propres échecs.

L'aventure thérapeutique ne doit pas élargir le cercle des victimes.

La défense de la santé est un partage de responsabilité entre un être humain

et un médecin. C'est aussi une philosophie :

celle du choix et d'une meilleure connaissance des besoins du corps.

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