SÉNESCENCE : HOMÉOPATHIE ET PRÉVENTION DES PROCESSUS DE VIEILLISSEMENT
2ème PARTIE : LA RELANCE ENDOCRINE ET LES MÉDICAMENTS ORGANIQUES
A ce jour plus de 300 théories sur les mécanismes du vieillissement se confrontent :
Théories évolutionnistes, théorie d'accumulation des erreurs de Peter Medawar, théorie radicalaire du stress oxydant, théorie hypocalorique, théorie des gérontogénies, théorie de processus actifs...
Autant de théories pour avouer que le vieillissement est un processus complexe qui touche différents niveaux : social, psychologique et biologique. Outre le ralentissement de nombreuses fonctions, les douleurs, les difficultés de déplacement, ce peut être aussi une richesse : celle du savoir-faire, celle de l'expérience, celle des expériences vécues. Nous pouvons nous poser la question du déclin inexorable et de l'âge à partir duquel nous devenons vieux : GANDHI, NELSON MANDELA, ALAIN RESNAIS, DENISE GREY, CHARLES AZNAVOUR... Tous plus de 90 ans au moment de leur apogée intellectuelle ou créative.
La vieillesse s'accompagne de toute une série d’événements :
– Diminution des échanges métaboliques.
– Baisse du métabolisme basal.
– Augmentation de la production des déchets.
– Ralentissement de tous les émonctoires (foie, reins, vésicule, peau, intestin....)
– Sclérose des tissus.
– Ralentissement du système nerveux : vulnérabilité d'une région du cerveau appelée hippocampe, fragilisant les processus de la mémoire explicite et spatiale, modification des neurones et des jonctions entre neurones appelées synapses.
– Ralentissement des fonctions endocriniennes : perturbations dans le métabolisme du glucose chez 70% des personnes âgées ; ralentissement de la fonction pancréatique, thyroïdienne et cortico-surrénalienne ; diminution du taux des estrogènes, de testostérone, de mélatonine, de DHEA et de cortisol.
Il s'agit là d'un processus physiopathologique inéluctable, lent et progressif qui modifie les fonctions et les capacités de l'organisme.
LES MÉDICAMENTS ORGANIQUES DILUÉS ET DYNAMISÉS : L'ORGANOTHÉRAPIE
Avec notre regard d'homéopathe, il conviendra donc avant toute chose de stimuler les émonctoires par nos draineurs habituels. Il est illusoire de vouloir stimuler une glande hormonale sans l'avoir, au préalable, libérée de ses toxines et pour cela nous aurons recours, en autres, à des médicaments d'action locale comme les médicaments homéopathiques organiques dilués et dynamisés nommés ODD. Le médicament organique est fabriqué à partir d'extraits de tissus et de glandes d'animaux sains. C'est une biothérapie de drainage visant à réguler le fonctionnement défaillant de certains organes et fondée sur le principe de l'identité.
Selon le Docteur Max Tétau :
« Tout organe dilué et dynamisé selon la méthode hahnemannienne, agit sur son homologue humain pour en redresser le fonctionnement perturbé.
La spécificité d'espèce aux dilutions préconisées s'efface devant la spécificité d'organe.
L'organe agit sur l'organe : c'est à dire qu'une dilution de ARTERE D8, tissu prélevé chez l'animal, est capable de réguler un tissu artériel humain.
Les basses dilutions d'organes jusqu'à 8D sont stimulantes de l'organe homologue. Les plus hautes dilutions entre 20 et 30D sont en général freinatrices.
Les dilutions moyennes autour de 7CH sont régulatrices ».
Par exemple, en organothérapie, pour stimuler le fonctionnement de la glande thyroïde nous utiliserons le médicament : THYROÏDE 4CH ou 8D.
Pour freiner le fonctionnement de la glande thyroïde, nous utiliserons le médicament : THYROÏDE 15CH ou 30D.
Les dilutions décimales D semblent plus efficaces que les centésimales CH en raison de dilutions et dynamisations supplémentaires. De même que les ampoules perlinguales, les suppositoires véhiculeraient l'information de manière plus efficace que les granules et les doses dans cette méthode de drainage. Il n'est actuellement plus possible d'obtenir tous les médicaments en D8, et nous devons nous adapter à l'offre des laboratoires.
La stimulation des organes émonctoriels se fera avec : REIN 4CH, POUMON 4CH, FOIE 4CH, PANCREAS 4CH...
L 'amélioration du tonus intellectuel se fera avec CERVEAU 4CH. La prévention de l'athérosclérose (à l'origine de l'infarctus) se fera avec ARTERE 4CH.
Le docteur Max Tétau préconise également d'ajouter à ces médicaments organothérapiques 2 plantes sous forme de bourgeons, dans son programme général anti-vieillesse :
– SEQUOIA BOURGEONS 1D.
– CASSIS BOURGEONS 1D.
LA RELANCE ENDOCRINIENNE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES :
Tous les taux de toutes hormones circulantes diminuent avec l'âge, de façon plus ou moins discrète et variable d'un individu à l'autre et selon le sexe. Il semblerait même que ce serait ces diminutions des différents taux hormonaux qui seraient la cause essentielle de l'origine du vieillissement.
Le vieillissement hormonal affecte préférentiellement différents axes :
– Les hormones biologiques : mélatonine (hormone du sommeil), DHEA (hormone sexuelle chez l'homme).
– Le métabolisme : hormones de croissance, insuline et glucagon, hormones thyroïdiennes.
– La reproduction c'est à dire les hormones sexuelles : estrogènes, progestérone, testostérone.
– L'adaptation à l'environnement c'est à dire les hormones du stress : ACTH, cortisol, cortisone, adrénaline et noradrénaline.
Nombreuses de ces hormones sont sous le contrôle et la direction de :
– L'hypothalamus (« c'est l'équivalent du Président de la République »).
– De l'hypophyse (« c'est l'équivalent du Premier Ministre »).
– De l'épiphyse ou glande pinéale (« c'est l'équivalent du Ministre de la Défense »).
On parle toujours de l'axe hypothalamo-hypophysaire étroitement corrélés et imbriqués ; l'épiphyse étant le gardien de notre sommeil, de notre vigilance et donc de notre mémoire.
Pour une action hormonale générale il est légal de prescrire :
HYPOTHALAMUS 7 ou 9 CH : utilisé de manière empirique dans les dysfonctionnements des glandes endocrines en général, dans les stress répétitifs et dans certaines anorexies mentales.
HYPOPHYSE 4 CH pour les dérèglements endocriniens et la baisse des capacités intellectuelles.
OCYTOCINE 7 ou 9 CH : hormone de l'allaitement, des contractions de l'utérus lors de l'accouchement, elle est aussi considérée comme « l'hormone de l'attachement » elle serait intimement liée au bien-être, à la sociabilité et au plaisir.
LA MELATONINE : sécrétée par l'épiphyse ou glande pinéale, elle stimule de très nombreuses fonctions. Sa sécrétion a lieu essentiellement la nuit. Vers 75 ans, cette sécrétion devient indétectable. Connue surtout pour son action positive sur le sommeil, en induisant le cycle du repos réparateur (les adultes travaillant la nuit en sont donc privés et sont sujets à des troubles du sommeil et à des troubles métaboliques), elle renforce également le système immunitaire, en agissant sur les radicaux libres ; à ce titre elle est deux fois plus puissante que la vitamine E. Une série d'expérimentation sur la souris, a prouvé qu'elle prolonge leur durée de vie d'environ 20%. Sur la mémoire, son action est frappante : plus le taux d'hormone circulant est élevé, plus les performances aux tests intellectuels sont meilleurs.
La MELATONINE serait douée d'une activité anti-tumorale ?
C'est un « éboueur » de radicaux libres, composés d'oxydants capables de provoquer des altérations de l'ADN du noyau cellulaire et par suite le développement de cellules cancéreuses.
En homéopathie nous utiliserons la MELATONINE contre l'insomnie sous forme de EPIPHYSE 7CH.
VIEILLISSEMENT ET HORMONES SEXUELLES :
– La DHEA : Déhydroépiandrostérone.
Hormone la plus abondante dans le corps humain. Elle est sécrétée par les glandes cortico-surrénales et chez l'homme par les testicules. Son taux décroît avec l'âge. Elle est connue pour ses effets « anti-vieillissement » décris par le Professeur Etienne-Emile Baulieu. Largement utilisée aux USA, les patients en vantent les nombreux effets positifs : énergie augmentée, réduction du taux de cholestérol, du diabète, meilleur fonctionnement du cerveau (mémoire, humeur, stress diminué...), meilleur fonctionnement du système immunitaire, perte de la masse grasse...
En plus, la DHEA inhibe la formation des radicaux libres, dangereux pour l'organisme, alors que les antioxydants classiques comme la vitamine C ne font que détruire ces radicaux une fois formés.
LA CONTRE-INDICATION ABSOLUE DE LA DHEA CHEZ L'HOMME ET CHEZ LA FEMME EST : CANCER DE LA PROSTATE ET DU SEIN.
En homéopathie nous utiliserons la DHEA en basse dilution.
– Ménopause : une des utilisations les plus connues en homéopathie est certainement FSH 15CH pour les bouffées de chaleur et troubles de la ménopause. Cette hormone augmente fortement à l'arrêt des cycles et de la production estroprogestative ovarienne. Donner son identique en haute dilution peut améliorer les symptômes liés à la ménopause.
On peut également utiliser OVAIRE 4CH (pour stimuler la fonction ovarienne), HYPOPHYSE 7CH (pour réguler la fonction hypophysaire) ou encore ESTRADIOL 4CH et PROGESTÉRONUM 4CH pour compenser le manque de ces deux hormones à la ménopause.
– Andropause : il n'existe pas de hiatus endocrinien, mais une lente et régulière diminution de la sécrétion testiculaire.
On cherchera à stimuler la production d'hormones mâles avec SURRENALES 4CH, TESTICULE 4CH (pour activer et stimuler ces glandes), HYPOPHYSE 4CH, TESTOSTÉRONE 4CH.
VIEILLISSEMENT, TROUBLES METABOLIQUES, STRESS ET ASTHENIE :
– La glande thyroïde : nous proposerons en organothérapie le remède THYROIDINUM ; il s'agit d'une poudre d'organe thyroïdien complet, contenant l'hormone thyroïdienne appelée thyroxine mais aussi de l'iode, facile à utiliser en ampoule perlinguale quotidienne dans l'hypothyroïdie légère et fruste, fréquente chez la personne âgée : THYROIDINUM 4CH ou D8 (ce qui est équivalent).
Par contre, dans le cas d'une hyperthyroïdie, il est beaucoup plus difficile voire impossible, de freiner le développement de la glande par des dilutions élevées du médicament organothérapique.
L'axe adrénalo-hypothalamo-hypophysaire est le régulateur central du bon fonctionnement cellulaire et de la réponse aux stress. Avec l'avancée en âge, le temps nécessaire à la suppression de la sécrétion de cortisone produite au cours d'un événement stressant, est plus long. La répétition des événements stressants est, par conséquent, à l'origine de l'altération de l'état physiologique de base. L'excès de cortisone accélère le vieillissement du cerveau, la perte osseuse et musculaire et contribue au syndrome de fragilité. L'organisme devient plus sensible aux infections, aux inflammations. Les mêmes pathologies inflammatoires rhumatismales vont imposer la prescription de cortisone au long court et provoquer un risque de mise au repos total des glandes surrénaliennes.
En organothérapie, nous proposerons, en plus d'une bonne activité physique :
– ACTH 4CH : relance cortico-surrénalienne.
– CORTICO-SURRENALE 4CH : en cas de forte fatigabilité et de baisse des défenses immunitaires.
– CORTISONE 9CH : en cas de traitement par cortisone au long court, pour éviter la freination des surrénales.
CONCLUSION :
La liste des médicaments d'organothérapie que nous venons de citer, n'est pas exhaustive. Il a fallu faire un choix et choisir d'abord l'axe à stimuler en fonction des pathologies reconnues et agir en conséquence. L'homéopathie et l'organothérapie seront toujours présentes pour réguler les grandes fonctions hormonales, avant le pathologique, juste pour supporter ce qui peut l'être, ralentir l'inévitable déclin, stimuler ce qui devient faible, anticiper et prévenir les complications de traitements allopathiques.
Puis viendra le pathologique et là, nos prescriptions de médicaments organiques se feront plus insistantes, plus répétées, plus longues dans le temps.
« Vieillir est encore le seul moyen qu'on ait trouvé de vivre longtemps ».
Charles-Augustin Sainte-Beuve
« La vieillesse est comparable à l'ascension d'une montagne. Plus vous montez, plus vous êtes fatigués et hors d'haleine, mais combien votre vision s'est élargie ! »
Ingmar Bergman, cinéaste