PÉDIATRIE HOMÉOPATHIQUE
(4ème PARTIE)
TROUBLES SCOLAIRES
CHEZ L'ENFANT
I - GÉNÉRALITÉS :
Principalement en famille et à l'école, l'enfant se construit, devient autonome, c'est à dire capable de vivre pour lui-même sans dépendre d'autrui.
De son long parcours scolaire, des interactions avec les adultes ou les autres enfants, va dépendre son avenir.
L'homéopathie a une place de choix pour aider l'enfant à s'apaiser et à surmonter ses difficultés, prescrite seule ou en complément d'une prise en charge par des professionnels de santé.
A l'école, outre les apprentissages classiques, l'enfant apprend certaines conduites « sociales » : se mettre en rang, ranger le matériel, respecter la liberté des autres, ne pas les interrompre... L'enfant apprend à vivre, sentir, agir, penser, converser avec les autres. Les relations d'échange, de réciprocité, d'émulation, de collaboration, de solidarité, de camaraderie, de justice, de discipline font petit à petit leur chemin.
La mémoire et l'intelligence, qui, dès la naissance font le lien avec le travail de compréhension et de mémorisation jouent évidemment un rôle fondamental.
Des difficultés dans les apprentissages sont à prendre en charge par une équipe pluridisciplinaire :
– L'orthophoniste prend en charge les troubles de la communication liés à la voix, à la parole et au langage écrit et oral.
– Le psychomotricien permet à l'enfant de mieux appréhender son corps, les autres et l'environnement.
– Le kinésiologue permet de lever des blocages émotionnels, en partant du principe que, le corps conserve toutes les informations de son histoire.
– Le médecin homéopathe conserve un rôle d'orientation et de prise en charge thérapeutique vis à vis des troubles de la concentration, de la mémorisation, de la précocité, des difficultés de langage et de la dyslexie.
II - LA PLACE DE L'HOMÉOPATHIE
DANS LES DIFFICULTÉS DE CONCENTRATION
ET DE MÉMORISATION :
– ARGENTUM NITRICUM : il convient aux enfants impatients, qui ont du mal à fixer leur attention plus de quelques minutes, passant sans cesse d'une activité à une autre, voulant avoir fini avant même d'avoir commencé.
– BARYTA CARBONICA : les capacités intellectuelles sont limitées à cause d'une lenteur, d'une difficulté de compréhension et de mémorisation.
– KALIUM BROMATUM : il y a des difficultés de mémoire, une agitation des mains avec des tics nerveux, une parole lente et une tendance au bégaiement.
– KALIUM PHOSPHORICUM : indiqué pour des céphalées, des difficultés de concentration et de mémorisation surtout dans un contexte de surmenage intellectuel.
– MERCURIUS SOLUBILIS : grand remède homéopathique aux multifonctions, il convient bien dans cette pathologie, lorsque l'enfant est instable de jour comme de nuit, ayant beaucoup de mal à fixer son attention, semant le désordre en classe. L'agitation physique est notable et souvent associée à une violence verbale. Son intelligence est plus intuitive que logique, sa mémoire est défaillante d'où des difficultés en mathématiques.
– PHOSPHORUS : les problèmes de concentration sont dus à un « côté rêveur », malgré une bonne intelligence.
III - LA PLACE DE L'HOMÉOPATHIE
EN CAS DE DYSLEXIE :
Cette pathologie, diagnostiquée dès l'enfance, se caractérise par des erreurs, soit dans les enchaînements des « graphies », soit dans la transcription graphique des « phonèmes ». Bien souvent, l'installation du langage est retardée. Elle concerne environ 10% des enfants en âge scolaire et touche 3 garçons pour 1 fille.
Le diagnostic peut être posé en fin de CP/CE1, lorsqu'il existe un retard de lecture de plus de 18 mois. Il est important de faire effectuer un dépistage par une orthophoniste le plus tôt possible, pour venir très rapidement en aide à ces enfants et empêcher que s'installent des difficultés dans les autres apprentissages fondamentaux. Si chaque enfant a sa personnalité, tous ont en commun certains signes. L'enfant est généralement brillant à l'oral, mais non à l'écrit, donnant souvent l'impression qu'il est paresseux, qu'il a peu d'estime de lui-même, qu'il est rêveur, inattentif bien que très observateur.
L'homéopathie peut s'octroyer une petite place à côté de la rééducation orthophonique :
– CALCAREA PHOSPHORICA : l'agitation, l'inattention et les céphalées dominent.
– LYCOPODIUM : l'enfant souffre d'un manque de confiance en lui, est perfectionniste et va abandonner rapidement devant les difficultés.
– SILICEA : le découragement, la faiblesse de l'attention et de la mémoire dominent.
IV – LA PLACE DE L'HOMÉOPATHIE
DANS LE BÉGAIEMENT :
Le bégaiement est fréquent et banal chez l'enfant de 2 à 3 ans. Il faut s'inquiéter lorsqu'il persiste au-delà de 3 ans.
On ne naît pas bègue, on le devient.
Plus la prise en charge est précoce, plus vite le bégaiement disparaît. Le bégaiement consiste en des répétitions et des blocages au cours de l'émission du langage et s'accompagne souvent de manifestations motrices ou vasomotrices (tremblements, sueurs). Il ne doit pas être confondu avec le bredouillage (parole indistincte) ou le balbutiement (parole mal articulée avec un son souvent faible). Le bégaiement n'a aucun lien avec l'intelligence, le milieu social ou culturel. En revanche, on le retrouve très souvent chez les personnes dotées d'une grande sensibilité humaine, affective, culturelle qui deviennent par la suite, pour certains du moins, des personnages célèbres après avoir éprouvé des sentiments de frustration ou de dévalorisation (Louis Jouvet, Marilyn Monroe, Winston Churchill, le futur roi Georges VI, François Bayrou...).
Les principaux médicaments homéopathiques du bégaiement ont tous en commun leur action spasmodique.
– STRAMONIUM : tendance aux délires furieux la nuit, aux violentes colères, aux spasmes, aux tremblements. La déglutition est impossible, la parole est difficile.
– HYOSCYAMUS : le discours est altéré, la voix est éraillée. Il existe des difficultés à trouver le bon mot.
– ARGENTUM NITRICUM : il existe une anxiété d'anticipation avec un langage précipité, des tremblements ; l'enfant veut commencer un mot avant d'avoir terminé le précédent d'où un blocage total au bout d'un certain temps.
– GELSEMIUM : anxiété d'anticipation avec inhibition totale, stupeur, frayeur et peur de parler en public devant les autres. L'enfant transpire « à grosses gouttes ».
– CAUSTICUM : médicament indiqué en cas d'existence d'une dysphonie, d'une perte de mémoire avec recherche du mot. L'enfant bafouille, commence une phrase mais ne peut la terminer.
– KALIUM BROMATUM : les troubles de la parole sont en relation avec une perte de mémoire, le sujet oublie une syllabe dans un mot, des mots dans une phrase. Il y a lenteur de parole et un bégaiement dans un contexte d'agitation, d'anxiété et de nervosité (l'enfant ronge ses ongles, tord ses doigts et crispe sa mâchoire).
V – LA PLACE DE L'HOMÉOPATHIE
DANS LES TICS ET LES PHOBIES :
Les ticssont des mouvements anormaux, provenant de la contraction involontaire d'un ou plusieurs groupes musculaires. Ces contractions sont soudaines, brèves, fréquentes. L'intensité diminue avec une activité non anxiogène, pour disparaître pendant le sommeil ; elle augmente avec le stress, la fatigue, l'émotion. Les tics peuvent être suspendus temporairement par la seule volonté mais réapparaissent.
4 remèdes homéopathiques trouvent leur place pour corriger ces mouvements anormaux :
– IGNATIA : les tics sont aggravés par l'émotion et la contrariété, mais très améliorés par la distraction.
– AGARICUS : il existe des mouvements involontaires de la tête, des membres mais aussi des tics sonores.
– STAPHYSAGRIA : les tics apparaissent à la suite d'un problème affectif, de reproche, parfois injustifié ; l'enfant a tendance à tout intérioriser.
– MAGNESIA PHOSPHORICA : les tics, présents essentiellement au niveau de la face et des mains, sont douloureux.
Quand la scolarité devient une source d'angoisse importante, l'enfant peut avoir peur de s'y rendre jusqu'à la phobie, qui, se caractérise par un refus d'aller à l'école pour des raisons irrationnelles. Il y a une vive résistance et des réactions d'anxiété, des moments phobiques liés aux heures scolaires (le matin, le dimanche soir ou le dernier jour des vacances). Le contraste est saisissant entre cette angoisse massive et le calme, la bonne volonté dans le travail.
La phobie scolaire est à différencier du « refus scolaire », qui porte d'avantage sur les acquisitions plus qu 'à la fréquentation scolaire. Un traitement homéopathique peut aider à calmer LA PEUR :
– GELSEMIUM : toujours et encore... La peur est paralysante, terrifiante à l'occasion des contrôles ou des interrogations orales. L'enfant reste debout tremblant de tous ses membres et « cloué sur place ».
– ARSENICUM ALBUM : l'enfant est perfectionniste et habituellement un excellent élève, mais ses nombreuses angoisses peuvent retentir sur son sommeil (surtout entre minuit et 3 heures du matin), entraîner une fatigue excessive et avoir une incidence à la longue sur sa scolarité.
– ARGENTUM NITRICUM : l'enfant est très inquiet, obnubilé par le temps qui passe, il a toujours peur d'être en retard. Des jours à l'avance, il s'inquiète pour ses contrôles, s'épuisant dans une hyperactivité aussi inefficace que brouillonne.
– SILICEA : chétif, craintif, frileux, il cherche à se réfugier dans un endroit calme et au chaud, c'est à dire le plus souvent chez lui.
– SEPIA : l'enfant est maussade. Il n'aime pas qu'on s'occupe de lui, il est indifférent aux attentions qu'on lui porte, n'aime pas les jeux collectifs et se replie sur lui-même.
– NATRUM MURIATICUM : solitaire, autonome, facilement susceptible ou boudeur, l'enfant déteste être dérangé. Il éprouve parfois de grandes difficultés à communiquer avec les autres.