MÉDICAMENTS MINÉRAUX,

SPASMOPHILIE ET FRAGILITÉ ÉMOTIONNELLE

            Au-delà de toutes les polémiques quant à la réalité de la spasmophilie, qui, pour les auteurs anglo-saxons, n'est ni plus ni moins qu'une manifestation névrotique, et pour nous français l'expression d'un trouble ionique affectant calcium, magnésium et phosphore, nous retiendrons qu'il s'agit avant tout d'un syndrome au polymorphisme clinique où « L'HYPER » domine :

–        Hypersensibilité au stress.

–        Hyperémotivité.

–        Hyper-réceptivité.

–        Hyper-réactivité.

–        Hypertrophie de l'information avec de nombreux feed-back.

–        Hyperexcitabilité neuro-musculaire.

–        Hyperventilation suivie ou précédée d'une grande fatigue.

            L'origine de la spasmophilie est multifactorielle, mais on sait aussi qu'une fragilité génétique associée à des groupes tissulaires déterminés prédisposent 18% de la population des pays industrialisés à développer ce syndrome. Or, cette anomalie génétique s'explique plus par une mauvaise utilisation du MAGNÉSIUM qu'une réelle carence dans ce minéral ; la spasmophilie a donc des frontières biologiques incertaines.

            Cause ou conséquence, il est bien difficile de dissocier les manifestations physiques douloureuses d'une crise de panique laissant sous entendre un terrain émotionnel favorisant. Le patient spasmophile n'est-il qu'un introverti non accompli ? Un extraverti refoulé ?

            En tout cas, ses émotions emprisonnées ne peuvent « sortir » qu'en passant par le « canal inconscient du corps », qui va s'exprimer à travers des symptômes douloureux et pénibles.

            Le stress et le mode de vie ont leur importance extrême, et vont fragiliser les terrains diathésiques porteurs de l’hérédité et de tout ce qu'elle véhicule comme influences physiques et psychologiques.

            Le tuberculinique, doublement affecté par sa tendance à la déminéralisation et par une fragilité émotionnelle, sera plus enclin à réagir sur le mode spasmophile. La diathèse tuberculinique est le lit de toutes les fragilités par carence. Il est donc logique d'y apporter des sels minéraux pour maintenir ou retrouver son état d'équilibre. Nous y retrouvons le MAGNÉSIUM et CALCIUM chers à l'allopathe, les oligoéléments, les 12 sels homéopathiques minéraux de SCHÜSSLER, les médicaments lithiques et les eaux minérales.

            Pour cette diathèse comme pour toute autre, il existe une évolution biochimique d'aggravation allant du stade calcique au stade magnésien puis au stade potassique, en allant vers le stade sodique pour finir par le stade ammoniacal.

              La luèse, avec ses médicaments métalliques, trouve aussi sa place à cause de son agitation, ses manifestations excessives, son insécurité et la faiblesse de ses tissus de soutien.

              La psore et la sycose,dont les patients sont souvent introvertis et peureux, seront soutenues par des médicaments homéopathiques appartenant à la série des CALCAREA.

              Cette fragilité émotionnelle réagit bien à tous nos grands remèdes homéopathiques qu'ils soient d'origine végétale, minérale ou animale ;   citons en vrac les plus courants : NUX VOMICA, CHAMOMILLA, IGNATIA, ACTEA RACEMOSA, STAPHYSAGRIA, LACHESIS...

              Dans l'évolution du monde et d'un point de vue biochimique, le MINÉRAL est à la base de la vie et se retrouve dans le végétal, l'animal et l'humain : point de vie sur terre sans hydrogène, oxygène, carbone, azote ni sans calcium et magnésium. L'empreinte du minéral est là dans toute manifestation terrestre ; l'homme est porteur de cette mémoire des règnes qui l'ont précédé et qui s'expriment par le « chant intérieur », celui qui va au choix et selon chaque sensibilité faire « sortir ses griffes, avoir une sensibilité à fleur de peau ou rendre solide comme un roc ».

              Dans notre prise en charge homéopathique de la spasmophilie, le minéral jouera donc un rôle fondamental tant dans les médicaments de constitution, que dans les diathèses ou en qualité de remède ponctuel.

LES MÉDICAMENTS HOMÉOPATHIQUES DANS LES DIFFÉRENTS STADES DE LA SPASMOPHILIE

I – LE STADE : SPASMES, NÉVRALGIES ET PARESTHÉSIES :

              Les sels de magnésium jouent un rôle fondamental dans l'augmentation de la sensibilité nerveuse, avec, sur le plan clinique, des réflexes exagérés (contractions, spasmes) dont l'intensité reflète l'enfouissement des émotions négatives.

–        MAGNESIA CARBONICA : douleurs fulgurantes calmées en hyper-flexion et améliorées par la chaleur ; diarrhées et douleurs coliques pliant en deux ; patient nerveux et impressionnable.

–        MAGNESIA PHOSPHORICA : plus névralgique que digestif ; spasmes brusques et intolérables apparaissant et disparaissant soudainement, améliorés par une pression forte et par la chaleur. Douleurs en éclairs furtives comme l'éclair au magnésium des appareils photographiques. Tout effort intellectuel lui donne mal à la tête.

–        CUPRUM METALLICUM : convulsions, crampes, spasmes des extrémités, pouce replié à l'intérieur de la main puis généralisation à tout le corps, contractures des mâchoires, yeux révulsés vers le plafond suite à un manque de sommeil.

Patient ambitieux, psychorigide, il suit les règles et peut même devenir très agressif et donner des coups violents.

–        PLATINA : personnalité souvent féminine, très hautaine et méprisante porteuse de spasmes et de névralgies qui lui donnent une sensation de compression, de « bandeau serré ».

–        STANNUM : névralgique comme PLATINA, mais avec une faiblesse générale très marquée et indiquée si suppuration pulmonaire ou tuberculose.

–        PLUMBUM : névralgies fulgurantes, crampoïdes du dos et des membres avec faiblesse musculaire.

II – LE STADE : FATIGUE, LIPOTHYMIE ET VERTIGES :

              Les sels de potassium jouent un rôle dans l'anxiété, la fatigue et dans le psychisme oscillant entre la gaieté et la déprime, la colère et la tristesse, la fatigue et le surmenage et tous les états cyclothymiques. Le potassium joue, par ailleurs, un rôle important dans les échanges intracellulaires et dans le fonctionnement du système nerveux.

–        KALIUM PHOSPHORICUM : suite de surmenage intellectuel, sentiment d'incapacité cérébrale, troubles de la mémoire, céphalées et agitation nerveuse des pieds.

–        KALIUM CARBONICUM : fatigue extrême, épuisement profond, irritabilité, peurs et frayeurs, besoin du soutien de sa famille, transpiration et hypersensibilité.

–        CAUSTICUM : paralysie spastique en demi-flexion, douleurs brûlantes.

–        ALUMINA : vertige en fermant les yeux avec paresthésie des membres inférieurs.

–        ZINCUM METALLICUM : épuisement neurologique, impatience des membres inférieurs, trou de mémoire, peur constante d'être attaquée, refoule ses émotions, s'agite, s'impose des réussites intellectuelles.

–        ACIDUM PHOSPHORICUM : très grande fatigue, sensible à la critique et à l'humiliation, rumine et se « consume » intérieurement.

–        SELENIUM : épuisement physique et nerveux suite à des veilles, surmenage intellectuel et sexuel, transpiration au moindre effort.

III – LE STADE : PALPITATIONS ET TROUBLES RESPIRATOIRES :

–        NATRUM MURIATICUM : son cœur bat comme « des ailes d'oiseaux », palpitations ressenties dans tout le corps surtout en position allongée.

–        ARSENICUM ALBUM : palpitations perçues avec anxiété.

              Pour un traitement homéopathique complet de la spasmophilie, il ne faut pas oublier nos médicaments lithiques issus des roches en dilution D8 et se prescrivant en ampoule perlinguale, à raison d'une à trois ampoules par jour jusqu'à amélioration des symptômes. Il débloque les éléments minéraux « emprisonnés » dans les tissus, les rendant ainsi biodisponibles.

             

              Citons en 6 principaux :

–        LEPIDOLITE D8 : sa richesse en lithium en fait un véritable régulateur de l'humeur et un médicament de base des états dépressifs de la spasmophilie.

–        TOURMALINE LITHIQUE D8 : minerai de lithium et d'aluminium, indiqué en cas d'agitation et d'irritabilité, bon complémentaire du remède précédent que l'on prescrit en alternance un soir sur deux.

–        RHODONITE D8 : riche en manganèse et en silice, indiqué en cas d'insomnie.

–        GLAUCONIE D8 : rééquilibrant du système neurovégétatif indiqué en cas d'anxiété chez le spasmophile.

–        ERYTHRITE D8 : riche en minerai de cobalt, indiqué chez le dystonique anxieux.

–        PYROLUSITE D8 : minerai de manganèse, indiqué chez l'anxieux fatigué et abattu.

Cette liste est non exhaustive.