HORMONOTHÉRAPIE OVARIENNE

Les plantes utilisées sont des plantes à tropisme ovarien, à prescrire de façon continue jusqu'à disparition du symptôme ou de façon discontinue pendant le traitement d'entretien ou de façon plus ou moins prolongée selon le caractère secondaire du désordre ovarien. La décision du maintien de cette prescription ne se fera qu'après étude d'un bilan clinique, biologique et complémentaire extrêmement précis quant à la responsabilité de l'ovaire dans l'affection considérée.

PLANTES À ACTION ŒSTROGÉNIQUE :

On les utilisera à doses régulatrices ou stimulantes, selon le degré de l'insuffisance folliculaire et les possibilités de réponses de l'ovaire à une stimulation centrale ou périphérique ou à doses substitutives, en cas d'impossibilité de réponse de l'ovaire (ovariectomie chirurgicale, ménopause, radiothérapie).

Ces plantes sont très nombreuses. Nous retiendrons surtout celles à activité œstrogénique pure : ANGELIQUE / CAJEPUT / CARVI / CYPRES / GRENADIER / LIERRE / SAUGE / SAULE.

L'avoine, le houblon, la luzerne, le souci possèdent également une activité œstrogénique qui n'est pas exclusive. Le souci, par exemple, est un stimulant de la corticosurrénale ; la luzerne présente une activité anti-androgène et l'avoine est un stimulant de la glande thyroïde et des glandes sexuelles.

Les sauges comprennent la sauge officinale et la sauge sclarée. La seconde possède de plus fortes propriétés œstrogéniques que la première. Elles stimulent toutes les deux la glande thyroïde, et chez l'homme elles freinent la production de FSH en augmentant en périphérie les œstrogènes.

Elles sont utilisées chez la femme ménopausée, qui ne désire pas de traitement hormonal substitutif, pour palier les inconvénients et risques de la ménopause.

PLANTES ANTI-ŒSTROGÉNIQUE :

On les utilisera chaque fois qu'il faudra diminuer la sécrétion folliculaire, que l'excès soit relatif ou absolu : kyste de l'ovaire, hyperplasie de l'endomètre, hyperfolliculinies diverses observées dans certains syndromes prémenstruels.

Nous retiendrons surtout le gattilier, mais aussi le pommier à activité double, ainsi que les plantes anti-gonadotropes qui bloquent la sécrétion de FSH et LH. Leur chef de fil est le grémil, mais aussi la bourrache, la grande consoude, la lycope et la pulmonaire. Pour freiner spécifiquement la LH, on dispose d'une plante : la luzerne.

PLANTES À ACTIVITÉ PROGESTATIVE :

On les utilisera essentiellement à doses substitutives, dans une prescription ponctuelle d'un seul épisode aigu et sur un seul cycle comme dans les hémorragies de l'utérus de toutes origines.

Il faudra résister à la tentation de la prescription prolongée de doses substitutives ou inductrices non justifiées qui empêcheraient la résolution du trouble.

On choisira : l’alchémille ; l'achillée millefeuille ; le pommier ; la réglisse (attention à l’hypertension en cas d'usage prolongé) et la salsepareille.

PLANTES À ACTIVITÉ ANTI-ANDROGÉNIQUE :

Hormis dans le cas de tumeurs malignes (cancer de la prostate chez l'homme dû à une hyperandrogénie), celles-ci sont secondaires à un désordre antérieur interne ou externe.

Les plantes utilisées le seront pour un effet transitoire et symptomatique de confort du malade : acné, hypertrichose (augmentation considérable des poils), hirsutisme (femme à barbe), insuffisance lutéale, hyper-développement des glandes corticosurénaliennes.

On retiendra le houblon, la luzerne, le marrube blanc.

PLANTES AGISSANT SUR LES FACTEURS EXTERNES DE RÉGULATION :

On pourra être amené, selon la typologie de l'individu et les défauts constatés, à agir pour réguler la fonction ovarienne sur d'autres organes ou métabolismes, comme par exemple sur les cortico-surrénales, sur la glande thyroïde, sur le pancréas, sur le foie et la peau pour leurs activités importantes de drainage de l'organisme ou régulariser la fonction neurovégétative en stimulant ou en freinant le système sympathique ou para-sympathique.

• On pourra stimuler la corticosurrénale par une plante majeure dont nous avons abondamment parlé et dont nous reparlerons : LE CASSIS, utilisé par exemple dans les cas suivants : syndrome prémenstruel (SPM), effets secondaires de la pilule anticonceptionnelle classique, règles peu abondantes et irrégulières ou hyperandrogénie corticosurrénalienne.

• On pourra également réguler la sécrétion des androgènes ovariens (en dehors de tout contexte de maladies cancéreuses ou assimilées), par une plante comme le HOUBLON qui augmentera la sécrétion de LH et donc de progestérone.

• Au cours de la vie génitale, le plus souvent pour une hygiène de vie ou quand le déséquilibre sera trop grand, on aura recours à des éléments de régulation pancréatique. On agira de manière plus interventionniste dans le traitement de la ménopause. Selon les besoins, on utilisera au choix une plante hyperglycémiante comme la Mauve ou une plante stimulant la sécrétion d'insuline comme l'AIGREMOINE.

• Le drainage s'effectuera sur des organes participant directement à la régulation hormonale de l'ovaire comme le foie (ARTICHAUT / MILLEFEUILLE / SAUGE), La peau (BARDANE / SOUCI / SALSEPAREILLE) ou sur les organes de la régulation externe, afin qu'ils n'entraînent pas de déséquilibre ayant un retentissement sur le fonctionnement du système génital ; il s'agit ici du pancréas, pour lequel on utilisera par exemple : la BARDANE, plante à activité pancréatique mixte endocrine et exocrine, le CRESSON, la SAUGE, en cas d'hypo-œstrogénie.

• Le rôle actif du système nerveux sympathique, plus particulièrement dans la période précédant les règles et sa sollicitation obligatoire par tout événement extérieur, impliquent la nécessité de lui assurer un niveau de base adapté par une action soit directe (stimulation ou freination selon le besoin) , soit indirecte (régulation par les glandes surrénales, la glande thyroïde ou le système nerveux parasympathique).